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LA MUSIQUE ÉGYPTIENNE



La reconstitution, si savante et si admirable, de l’Égypto antique, sous les ombrages du Trocadéro, fait. mentir le proverbe qui dit : « La montagne ne vient pas vous. » Si ce n’est la montagne, toute une ville est verlue. Temple, palais, théâtre, maisons, cafés, bazars, avec la foule pittoresque des races de toutes couleurs, la gaîté des costumes, la beauté ou l’étrangeté des types.

Il faut remercier ot féliciter M. Ph.-F. Boulad, qui a fait édifier tout cet ensemble avec un tel luxe, un tel souci de l’art et de l’exactitude, un si évident et si rare désintéressement. Lui seul, peut-être, dans toute l’Exposition, n’a pas commis la faute d’introduire des éléments disparates dans un spectacle qui, autant qu’un divertissement, est un enseignement. M. Marcel Bourgnon, l’architecte qui a exécuté en perfection tous les travaux, mérite aussi des éloges.

Au-dessous des vivants, si remuants et si joyeux, il y a du silence et des morts. En des tombeaux, creusés et historiés comme ceux de la vallée de Biban-el-Molouk, des momies sont là, dérangées de leur séculaire sommeils et qui seraient bien surprises, si quelque magicien pouvait les éveiller, d’être si loin de chez elles et de figurer, comme curiosité rare, à l’Esposilion de 1900. La prophétesse de la déesse Neilll, qui est étendue là, au milieu de ses bandelettes déroulées, n’avait certes pas prophétisé cet événement.

Il est bien regrettable quo ces contemporains des Améno-