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LES MUSIQUES BIZARRES

phis et des Illianjsès, soient irrévocablement rnuets, car eux seuls pourraient nous dire, ce qui survit du passé, dans l’Égyple moderne, qui travaille, vend, chante et danse, au-dessus (les cryptes artificielles où ils continuent leur somme éternel, sous des veilleuses éleclriques.

La conquête arabe n’a pas tout effacé, sans clou[e, Iles Iradi- lions antiques. Bien des germes ont repoussé et fleuri à travers la civilisation moderne ; les Pharaons sculptés, et peints sur les parois du [Iléâtre, qui semblent regarder de leur grand (l’il li.xe, pourraient reconnaître les danses qui charmaient leur (lésœu- vrernent, l’époque ou ils régnaient sur l’Égypte.

Le tliéàtre, dont lafaçade reproduit celle du tellilile de Médinel- Abou, est vaste el l, rès heureusement décoré’Ile colonnos et Ile fresques polychromes. Quand le rideau se lève sur la scitlli’, large et profonde, on est agréablement surpris par le tableau si coloré qu’il découvre, les groupes si nombreux, les types et les costumes si pittoresques.

Le décor représente un palais, où un roi de Perse, —au milieu de son harem, assiste à une fêle.

À droite, faisant face au trône, les musiciens sont assis par terre sur des nattes. Leur chef Abal Itaboll, un très habile artiste, farneux dans son pays, fait un sio•ne, et avec un bel ensembles los instruments el les voix Olitonnenl un chant kliédiviaL sans que le Shali de Perse. en soit, offusqué, bien au contraire il prend les louanges pour lui.

L’astre royal parait il nos yeux,
Comme l’aurore des jours heureux.
Fier, il vient nous, et sa lil"ésellce
Exauce lotis nos vœux,
C’est le l’Oi juste el, vertueux,
Dont la sagesse et la vaillance
llonorent les nobles aïeux
Qu’il vive ! qu’il vive !
Crions, amis, (l’un joyeux,
Qu’il vive ! (Ill’il vive !
100 longs jours glorieux
Vive notre khédive !