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LES MUSIQUES BIZARRES

rythmes qui forment, les accompagnements. Les tambours, (le différentes dimensions, frappent, non pas un seul rythme, mais un mélange do plusieurs rythmes, dont les combinaisons, les contre-temps, les syncopes, les sonorités variées, composent une sorte d’harmonie rythmique, d’un effet très spécial. Ces accompagnements semblent, au premier abord, presque indépendants de la mélodie, qu’ils suivent et soutiennent, cependant, très exactement. Le beau batteur de Tar et de Darabouka, Abdel Ilanid Mohamed, travers l’enchevêtrement de ses rythmes, marque la mesure avec une imperturbable sûreté.

Encadrées dans d’assez vacrues épisodes de la vie d’Antar, le héros noir, fils d’un émir et d’une négresse, qui, avant l’islamisme, illustra, comme guerrier et comme poète, une des tribus nomades de l’Arabie, les danses continuent, entrecoupées de duels, (le combats, de scènes nuptiales. Après la Danse de l’Abeille, la Danse des Verres est la plus originale. La danseuse se couche sur le dos, pour l’exécuter, et, ce sont, les verres qui dansent sur sa poitrine, suivant la mélodie, do leurs chocs cristallins.

Une nouvelle pièce va succéder à la Vie d’Antar. Elle est intitulée Une nuit à Bagdad et contient de la musique nouvelle, particulièrement intéressante, à laquelle nous consacrerons une autre étude.

Judith Gautier.