Page:Gautier - Loin de Paris.djvu/309

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supérieures ; — les dieux de l’Olympe ne sauraient descendre plus bas. — Les étages inférieurs sont peuplés par des personnages plus sérieux et plus réels : le duc Joshua, Samson le Fort, Hercule le bien connu, David l’adroit berger, faisant la mine la plus farouche qu’ils peuvent, et se vantant de leurs exploits dans des cartouches historiés d’inscriptions allemandes.

Le palais d’Othon-Henri a trois étages, en comptant le rez-de-chaussée ; chaque étage est dessiné par une corniche saillante, écornée de loin en loin, juste assez pour satisfaire à cette loi de l’interséquence que préconisait si vivement Ziégler dans ses rêveries architecturales ; des piliers et des colonnes, brodés des plus délicats ornements, la divisent sans en altérer la ligne et séparent les fenêtres à frontons triangulaires qui alternent avec les niches rondes des statues ; des arabesques, des rinceaux, des médailles de Césars romains complètent cette décoration féerique, à laquelle la nature, se piquant d’amour-propre, a voulu travailler, en suspendant aux fleurs sculptées ses plantes les plus délicates.

Un perron dont on a arraché la rampe de fer miraculeusement ouvragée pour la vendre à la livre, — vandalisme que nous n’avons pas le droit de blâmer,