Page:Gautier - Loin de Paris.djvu/320

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amarrés à son quai. — Ce premier plan de navires, de barques, de kopps, entremêlant leurs tuyaux et leurs mâts, produit toujours un bon effet, et l’aquarelliste regrette que le Dampfschiff passe si vite.

Un immense pont de bateaux traversant le Rhin, fort large à cette place, relie les deux rives du fleuve ; en aval du pont, treize moulins, rangés en file, font tourner leurs grandes roues à aubes, comme les bateaux à vapeur, et l’on est étonné de les voir rester immobiles. Il semble qu’ils devraient descendre le Rhin avec vous.

Lorsque le pont, en s’ouvrant, a donné passage au Dampfschiff, on a en face de soi, sur le quai, de grands bâtiments de style Louis XIV, ennuyeusement classiques, dont la couleur, d’un rouge aviné, est désagréable à l’œil ; le gris seul convient aux lignes sobres de cette architecture trop souvent imitée en Allemagne au xviie siècle.

Mainz dépassé, le Rhin se tachète d’îles et se borde de villes et de villages si rapprochés les uns des autres, qu’à peine a-t-on le temps de chercher leurs noms sur la carte. Les rives, plates jusque-là, tendent à s’élever.

À Bingen, situé au confluent de la Nahe, commence