Les jours s’envolaient. Septembre touchait à sa fin ; des rafales froides commençaient à courir le long de la plage. La mer s’assombrissait. La première fois que l’on alluma le gaz pour le dîner de la table d’hôte, Adrien jeta à Lucienne un regard désespéré. C’était fini !
La famille américaine s’en alla le lendemain, les vieilles misses la suivirent de près. Adrien s’entêtait à prendre des bains, à ne pas mettre de paletot, prétendant que la température n’avait pas changé. Quelques jours radieux, comme septembre en a souvent, semblèrent leur promettre un sursis ; mais tout à coup il se mit à pleuvoir et à venter violemment. Il fallut se rendre.
Chacun fit ses malles, et l’instant du départ fut fixé.
— Est-ce que je ne vous verrai pas, seulement quelques minutes ? dit le jeune homme à Lucienne, la veille du jour fatal. Est-ce que nous nous séparerons sans adieu ?
— Ce soir, quand tous seront couchés, attendez-moi, dit Lucienne.
— Où cela ?