Page:Gautier - Lucienne, Calmann Lévy, 1877.djvu/275

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chaise. Mais, bon Dieu ! pourquoi cette tenue ? allez-vous au bal ou à la noce ? ajouta-t-il en remarquant que le visiteur était en habit noir, gants blancs et cravate blanche.

— Je tiens à être parfaitement correct dans la démarche que je viens faire auprès de vous, dit-il visiblement ému, la circonstance exigeait la tenue que j’ai adoptée.

— Comment ! c’est pour moi tout seul que vous avez endossé ce frac ? Mais parlez, je vous écoute.

Le jeune homme devint très-rouge et commença en balbutiant.

— Avec votre bonté ordinaire, bien connue et appréciée dans cette ville que vous avez comblée de vos bienfaits, pour laquelle vous avez…

— Passons ! passons ; dit, le marin.

— Enfin, en un mot, vous tenez lieu de père à une personne à laquelle je porte un vif intérêt, et… je pensais qu’en m’adressant à vous… Finalement, j’ai l’honneur de vous demander la main de mademoiselle Perrauld.

— Cette demande ne peut qu’honorer la chère enfant que j’ai prise sous ma protection, dit M. Lemercier après un instant de silence. Mais pourquoi désirez-vous l’épouser ?

— Pourquoi, monsieur ? parce que je l’aime !

— Vous pensez aussi peut-être trouver quelque avantage pour votre position dans cette union ?

— Oh, monsieur ? je crois mademoiselle Perrauld sans fortune.