— Par respect pour le mariage.
— Merci ! dit Lucienne.
— Est-ce que cela te fâchera d’être ma nièce pendant quelque temps ?
— Je voudrais l’être toujours.
— Tu comprends, maintenant je ne peux me dédire. J’aurais l’air d’un imbécile. Mais si le rôle de nièce t’ennuie, nous quitterons cet endroit dès demain ; nous irons ailleurs.
— Pas du tout ! s’écria Lucienne, soyez sans crainte, vous aurez une nièce accomplie.
— Oh ! je sais que tu es une excellente comédienne.
— Au théâtre, cela n’est pas sûr ; mais à la ville, je n’ai pas ma pareille.
Lorsqu’ils eurent dîné, elle se leva.
— Il faut aller vous coucher, mon petit oncle, dit-elle, le voyage a dû vous fatiguer, et je veux que vous soyez frais et dispos demain matin.
— Je suis à tes ordres, mignonne, dit M. Provot en souriant.
Les garçons se précipitèrent avec des flambeaux, et les précédèrent jusqu’à leurs chambres, le long d’un interminable corridor.