riant toujours. — Allons, servez-nous vite, je meurs de faim.
— Tout de suite, mademoiselle ; et quel vin prendrez-vous ?
— Du Champagne, dit la nièce.
— Une bouteille de bordeaux pour moi, dit l’oncle.
Avant de servir, Duplanchet alla chercher le livre des voyageurs, le présenta tout ouvert à son hôte, et lui tendit une plume trempée dans l’encre.
L’étranger écrivit : M. Alfred Provot, rentier… » Il hésita un instant, et ajouta : « Mademoiselle Lucienne, sa nièce. »
— Sa nièce ! c’est donc sérieux ? murmura Lucienne, qui le regardait écrire.
— Tais-toi donc ! dit M. Provot.
Alors la jeune femme se tourna brusquement vers Duplanchet :
— Il me semble qu’il n’y a pas grand monde ici, dit-elle.
— Oh ! mademoiselle, dans quelques jours je ne saurai où mettre les voyageurs, dit Duplanchet qui s’éloigna un peu confus.
— M’expliquerez-vous ce que signifie cette parenté que vous avez imaginée ? dit Lucienne lorsque l’hôtelier fut hors de vue.
— Est-ce que je sais ? Nous sommes en province, ici. Ce brave homme m’a interloqué avec sa question. Je me suis fait oncle pour ne pas le choquer.
— Pourquoi n’avez-vous pas dit que j’étais votre femme ?