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Chapitre XX

DÉSESPOIR

Grâce aux Anglais qui s’étaient interposés, et avaient fait cesser la guerre, un traité de paix avait été signé entre le maharajah de Mysore et le rajah de Golconde, mon maître. Mais, sous des apparences d’amitié, la rancune couvait toujours, et cette paix, dont la rupture eût causé la ruine de mon maître, moins puissant que son ennemi, on cherchait le moyen de la consolider.

Celui que l’on trouva fut terrible : terrible pour moi, et amena le malheur que l’anachorète m’avait annoncé, et, comme il l’avait prédit, je fus le propre ouvrier de mon infortune…

Parvati devint tout à coup singulière. Une préoccupation qu’elle ne me disait pas, l’absorbait continuellement, et je ne pouvais deviner si elle était triste ou joyeuse. Des heures entières elle restait immobile,