Page:Gautier - Mémoires d'un Éléphant blanc, Armand Colin et Cie, 1894.djvu/152

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J’eus beau la parcourir en tous sens, je ne pus y trouver l’anachorète ; à la fin, je découvris, ensevelies déjà sous les herbes, des planches à demi pourries et qui marquaient, seules, la place où s’élevait autrefois sa cabane. Je compris qu’elle avait été abandonnée et que les vents et les pluies l’avaient détruite.

Ainsi l’anachorète, près de qui j’espérais trouver un refuge, avait quitté la forêt ; il avait cherché un autre ermitage, il avait repris la vie errante de mendiant que les livres sacrés ordonnent aux brahmanes de mener parfois, ou, peut-être même, était-il mort, tué par quelque tigre vorace. Et ainsi, avec lui, toute joie s’était enfuie de la forêt qu’il ne sanctifiait plus.