Page:Gautier - Mémoires d'un Éléphant blanc, Armand Colin et Cie, 1894.djvu/182

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— C’est bien. Sur nos affiches nous l’appellerons donc : le fameux éléphant Devadatta. Mais, dites-moi : ne représentez-vous pas un de vos dieux avec une tête d’éléphant ?

— Le divin Ganéça, dieu de la sagesse, a la tête d’un éléphant.

— Parfait ! s’écria M. Harlwick. Le fameux éléphant Devadatta, frère de Ganéça, dans ses divers exercices. Voilà ce que portera notre affiche. Ne sera-ce pas bien, monsieur Oldham ?

— Ce sera très beau, dit M. Oldham.

— Maintenant, reprit M. Harlwick, il faut voir quels exercices nous lui enseignerons. C’est vous, monsieur Oldham, qui l’avez découvert : c’est vous que je charge de son éducation.

— Vous m’honorez, monsieur Harlwick. Elle sera promptement terminée. D’abord, je veux lui faire répéter, devant vous, le jeu auquel il se divertissait sur le port.

M. Oldham fit apporter un anneau de fer. Je compris qu’il fallait jouer avec comme j’avais joué sur le port. M. John Harlwick fut satisfait de cette épreuve :

— C’est très bien, dit-il ; il faudrait qu’il jouât avec plusieurs anneaux à la fois, et ce serait parfait ; dès demain, il pourra débuter.

On apporta plusieurs anneaux ; tous, successivement, je les lançais en l’air et les recevais au bout de ma trompe ; je n’en manquais pas un ; et M. Harlwick était ravi.