Page:Gautier - Mémoires d'un Éléphant blanc, Armand Colin et Cie, 1894.djvu/92

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Saphir-du-Ciel ne comprit pas tout de suite ce qui arrivait et voulut repousser ce paquet noir qui dégouttait sur sa robe ; mais elle reconnut Parvati.

— Ma fille ! cria-t-elle, et dans quel état ! morte peut-être !

Un médecin, qui était présent, s’avança.
la petite princesse était comme morte, noire de vase et toute tremblante.

— Rassurez-vous, Majesté, dit-il ce n’est rien : une syncope.

Il prit l’enfant, arracha les vêtements mouillés, donna des ordres ; tout le monde s’empressa pour secourir la petite princesse.

Les gouvernantes, tout effarées, étaient entrées derrière moi. Elles expliquaient l’événement, toutes à la fois, avec des protestations, des serments, des pleurs. C’était incompréhensible.

— Taisez-vous, dit la reine ; ne répondez qu’à mes questions !

Et elle interrogea une des femmes.

— La princesse Parvati est tombée dans le lac, répondit-elle en sanglotant.

Une négresse ajouta :

— C’est l’éléphant blanc qui l’y a jetée.