Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/13

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courses dans une calèche à huit ressorts attelée de manière à défier la critique des sportmen les plus difficiles, et conduite à la Daumont par des grooms en culotte de peau blanche, en buttes molles à revers, en casaque de satin vert-pomme, les cheveux crêpés et poudrés sous leur casquette anglaise. Une duchesse de bon aloi n’eût pas été mieux menée ; cette rigueur dans les choses d’écurie lui valait une certaine estime parmi le monde hippique. Ses chevaux étaient des chevaux sérieux et sa livrée noire avait du chic.

Blonde primitivement, la Dafné, pour se conformer à la mode qui régnait alors, était devenue rousse par l’usage de certains cosmétiques renouvelés de la parfumerie vénitienne au seizième siècle. Retombant sur sa nuque en épais chignon, ses cheveux allumés au soleil de paillettes lumineuses brillaient comme des papillons d’or dans un filet. Elle avait les yeux vert de mer — procellosi oculi — des yeux