Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/29

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crifice de voir une fille habiter le palais de ses aïeux.

La Dafné n’avait pas encore achevé sa toilette ; ces créatures n’en finissent jamais, et les convives au nombre de sept au huit attendaient avec cet air un peu gourmé d’hommes rivaux de fait ou tout au moins d’intention. Ceux qui étaient ou avaient été du dernier mieux avec la diva, se montraient bons princes, tandis que les antres, malgré leur politesse, gardaient une mine froide et presque farouche. Nous n’étonnerons personne en disant qu’il y avait là un duc historique, un pair d’Angleterre, un prince romain, un knias russe, deux marquis, un baron qui, s’il n’était pas le premier baron chrétien, n’en appartenait pas moins à une très illustre famille, et un charmant petit attaché d’ambassade tout jeune, tout blond, tout rose, qu’on eût pris pour l’ange de la diplomatie. Tout salon se fût honoré de pareils hôtes, et s’ils étaient