Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/28

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où le confort moderne avait su se plier avec intelligence à la sévérité du goût ancien.

La dame de la noble villa romaine n’était autre, il faut bien l’avouer, que mademoiselle Dafné de Boisfleury. Un Anglais, retour de l’Inde, possesseur d’un grand nombre de lacks de roupies, blasé sur les charmes plus ou moins cuivrés des bayadères, ultra splénétique et portant autour des yeux les lunettes d’or de l’hépatite, l’avait trouvée amusante comme un ouistiti en verve de grimaces, à un souper de carnaval et s’était payé « cette petite chose curieuse. » Ils s’en était bientôt fatigué dans l’intimité d’un voyage en Italie, et avait repris le chemin de Calcutta, laissant avec une grosse somme d’argent, en manière de consolation, la Dafné magnifiquement installée à la villa des Pandolfi, qu’il avait achetée de son dernier propriétaire tombé dans l’indigence, et forcé à ce douloureux sa-