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MADEMOISELLE DE MAUPIN.

moi.

Mon intention est de t’en dire de fort tendres. — Pourquoi veux-tu que je te dise des choses dures ?

rosette.

Je ne sais ; — mais vous m’en dites.

moi.

Tu prends pour des duretés des plaisanteries sans conséquence.

rosette.

Sans conséquence ! Vous appelez cela sans conséquence ? tout en a en amour. — Tenez, j’aimerais mieux que vous me battissiez que de rire comme vous faites.

moi.

Tu voudrais donc me voir pleurer ?

rosette.

Vous allez toujours d’une extrémité à l’autre. On ne vous demande pas de pleurer, mais de parler raisonnablement et de quitter ce petit ton persifleur qui vous va fort mal.

moi.

Il m’est impossible de parler raisonnablement et de ne pas persifler ; alors je te vais battre, puisque c’est dans tes goûts.

rosette.

Faites.

moi, lui donnant quelques petites tapes sur les épaules.

J’aimerais mieux me couper la tête moi-même que de me gâter ton adorable petit corps et de marbrer de bleu la blancheur de ce dos charmant. — Ma déesse,