Ainsi donc vous avez pour amant un poëte inédit. — Cela doit être curieux. — A-t-il des trous au coude, du linge sale et des bas en vis de pressoir ?
Non ; il se met assez bien, se lave les mains, et n’a pas de taches d’encre au bout du nez. C’est un ami de C*** ; je l’ai rencontré chez madame de Thémines, vous savez, une grande femme qui fait l’enfant et se donne de petits airs d’innocence.
Et peut-on savoir le nom de ce glorieux personnage ?
Oh ! mon Dieu, oui ! il se nomme le chevalier d’Albert !
Le chevalier d’Albert ! il me semble que c’est un jeune homme qui était sur le balcon quand je suis descendu de cheval.
Précisément.
Et qui m’a regardé avec tant d’attention.
Lui-même.
Il est assez bien. — Et il ne m’a pas fait oublier ?
Non. Vous n’êtes pas malheureusement de ceux qu’on oublie.