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Page:Gautier - Mademoiselle de Maupin (Charpentier 1880).djvu/199

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MADEMOISELLE DE MAUPIN.

bits le pouvaient gêner, déboucla sa ceinture, défit les boutons de son justaucorps et ouvrit sa chemise pour que sa poitrine pût jouer plus librement. — Rosette vit alors quelque chose qui aurait été pour un homme la plus agréable des surprises du monde, mais qui ne parut pas à beaucoup près lui faire plaisir, — car ses sourcils se rapprochèrent, et sa lèvre supérieure trembla légèrement, — c’est-à-dire une gorge très-blanche, encore peu formée, mais qui faisait les plus admirables promesses, et tenait déjà beaucoup ; une gorge ronde, polie, ivoirine, pour parler comme les ronsardisant, délicieuse à voir, plus délicieuse à baiser.

— Une femme ! dit-elle, une femme ! ah ! Théodore !

Isnabel, car nous lui conservons ce nom, quoique ce ne soit pas le sien, commença à respirer un peu, et souleva languissamment ses longues paupières ; il n’était blessé en aucune sorte, mais seulement étourdi. — Il se mit bientôt sur son séant, et, avec l’aide de Rosette, il put se dresser sur ses pieds et remonter sur son cheval qui s’était arrêté dès qu’il n’avait plus senti son cavalier.

Ils s’en furent à petits pas jusqu’à la mare, où en effet ils, ou plutôt elles, retrouvèrent le reste de la chasse. Rosette raconta en peu de mots à Théodore ce qui venait de se passer. — Celui-ci changea plusieurs fois de couleur pendant le récit de Rosette, et tout le reste de la route tint son cheval à côté de celui d’Isnabel.

On rentra au château de très-bonne heure ! cette journée, commencée si joyeusement, se termina d’une manière assez triste.

Rosette était rêveuse, et d’Albert semblait aussi plongé dans de profondes réflexions. — Le lecteur saura bientôt ce qui y avait donné lieu.