et que tu ne l’as pas fait, parce que tu étais bassement jaloux.
— Militona ! Militona ! vous avez le droit de me haïr, quoique jamais femme n’ait été aimée par un homme comme vous par moi ; mais vous n’avez pas le droit de me mépriser. Rien ne pouvait arracher Dominguez à la mort !
— Si vous ne voulez pas que je vous regarde comme un assassin, retirez-vous de suite.
— Oui, j’attendrai qu’il soit guéri, répondit Juancho d’un ton sombre ; soignez-le bien... J’ai juré que, moi vivant, vous ne seriez à personne. »
Pendant ce débat, la vieille, entrebâillant la porte, avait été sonner l’alarme dans le voisinage et requérir main-forte.
Cinq ou six hommes se précipitèrent sur Juancho, qui sortit de la chambre avec une grappe de muchachos suspendue après lui ; il les secoua et les jeta contre les murs comme le taureau fait des chiens, sans qu’aucun pût mordre et l’arrêter.
Puis il s’enfonça d’un pas tranquille dans le dédale des rues qui entourent la place de Lavapiès.
Cette scène aggrava l’état d’Andrès, qui fut pris d’une fièvre violente et délira toute la journée, toute la nuit et le jour suivant. Militona le veilla avec la plus délicate et la plus amoureuse sollicitude.
Pendant ce temps-là, Argamasilla et Covachuelo, comme nous l’avons raconté à nos lecteurs, par