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Page:Gautier - Militona, Hachette, 1860.djvu/139

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— Nous allons bientôt savoir ce qui en est », ajouta don Geronimo.

Les trois personnages s’engouffrèrent dans l’allée de la pauvre maison si fort méprisée par la superbe Feliciana, et qui pourtant renfermait un trésor qu’on chercherait souvent en vain dans des hôtels magnifiques.

Feliciana, pour franchir l’allée, tenait sa jupe précieusement ramassée dans sa main. Si elle eût connu l’agrafe-page, elle eût en ce moment apprécié tout le mérite de cette invention.

Arrivée à la rampe, elle frémit à l’idée de poser sur cette corde huileuse son gant d’une fraîcheur idéale, et pria sir Edwards de lui prêter de nouveau l’appui de son bras.

Une voisine officieuse ouvrait la marche. La périlleuse ascension commença.

Lorsque don Geronimo eut répondu : Gente de paz (gens tranquilles) au qui-vive effrayé de la tia Aldonza, toujours en transes depuis l’algarade de Juancho, la porte s’ouvrit, et Andrès, déjà troublé par l’accent de cette voix connue, vit entrer d’abord sir Edwards, qui formait l’avant-garde, puis don Geronimo, et enfin Feliciana, dans l’état fabuleux de sa toilette supercoquentieuse.

Elle s’était réservée pour le bouquet de ce feu d’artifice de surprise, soit par instinct de la gradation des effets, soit qu’elle craignît d’inonder trop subitement