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la Revue des Deux-Mondes, « un être gras, jovial et sanguinaire. »

J’aimais beaucoup les cathédrales, sur la foi de Notre-Dame de Paris, mais la vue du Parthénon m’a guéri de la maladie gothique, qui n’a jamais été bien forte chez moi. J’ai écrit un Salon d’une vingtaine d’articles, toutes les années d’exposition à peu près, depuis 1837, et je continue, au Moniteur, la besogne de critique d’art et de théâtre que je faisais à la Presse. J’ai eu plusieurs ballets représentés à l’Opéra, entre autres Giselle et la Péri, où Carlotta Grisi conquit ses aîles de danseuse ; à d’autres théâtres, un vaudeville, deux pièces en vers : le Tricorne enchanté et Pierrot posthume ; à l’Odéon, des prologues et des discours d’ouverture. Un troisième volume de vers, Émaux et camées, a paru en 1852, pendant que j’étais à Constantinople. Sans être romancier de profession, je n’en ai pas moins bâclé, en mettant à part les nouvelles, une douzaine de romans les Jeunes France, Mademoiselle de Maupin, Fortunio, les Roués innocents, Militona, la Belle Jenny, Jean et Jeannette, Avatar, Jettatura, le Roman de la momie, Spirite, le Capitaine Fracasse, qui fut longtemps ma Quinquengrogne[1], lettre de change de ma jeunesse payée par mon âge mûr. Je ne compte pas une quantité innombrable d’articles sur toutes sortes de sujets. En tout quelque chose comme trois cents volumes, ce qui fait que tout le monde m’appelle pa-

  1. Les catalogues romantiques de 1832 et années suivantes annonçaient deux romans de Victor Hugo, qui n’ont jamais paru : la Quinquengrogne, 2 vol. in-8o, et le Fils de la bossue, I vol. in-8o.