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XV DÉCEMBRE MDCCCXL
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29 avril 1869

Quand sous l’arc tiomphal où s’inscrivent nos gloires
Passait le sombre char couronné de victoires
Aux longues ailes d’or,
Et qu’enfin Sainte-Hélène, après tant de souffrance,
Délivrait la grande ombre et rendait à la France
Son funèbre trésor,

 
Un rêveur, un captif, derrière ses murailles,
Triste de ne pouvoir, aux saintes funérailles,
Assister, l’œil en pleurs,
Dans l’étroite prison, sans échos et muette,
Mêlant sa note émue à l’ode du poète,
Épanchait ses douleurs ;


« Sire, vous revenez dans votre capitale,
Et moi, qu’en un cachot tient une loi fatale,
Exilé de Paris,
J’apercevrai de loin, comme sur une cime,
Le soleil descendant sur le cercueil sublime
Dans la foule aux longs cris.