Page:Gautier - Portraits et Souvenirs littéraires, 1875.djvu/112

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mais elle se mourait de peur en voiture et n’osait traverser le boulevard. Nous l’avons vue haranguer, avec un sang-froid et une éloquence admirables, des émeutiers qui, en 1849, venaient crier autour de l’hôtel ; et une chauve-souris, entrée par la fenêtre, qui voletait contre le plafond, la faisait presque évanouir.

Dans les dernières années de sa vie, sa beauté avait pris un caractère de grandeur et de mélancolie singulières. — Ses traits idéalisés, sa pâleur transparente, la molle langueur de ses poses ne trahissaient pas les ravages sourds d’une maladie mortelle. À demi couchée sur un divan et les pieds couverts d’une résille de laine blanche et rouge, elle avait plutôt l’air d’être convalescente que malade. George Sand, qu’elle admirait sans aucune arrière-pensée, la vit