Page:Gautier - Portraits et Souvenirs littéraires, 1875.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
PORTRAITS ET SOUVENIRS LITTÉRAIRES.

à neuf heures, déférence filiale dont il ne se départit jamais, même plus tard, lorsqu’on joua ses propres pièces.

Sa traduction de Faust lui avait valu, du demi-dieu de Weymar, une lettre qu’il gardait précieusement et qui contenait ces mots : « Je ne me suis jamais mieux compris qu’en vous lisant. » Ce n’était pas là une vaine formule complimenteuse. Le style de Gérard était une lampe qui apportait la lumière dans les ténèbres de la pensée et du mot. Avec lui, l’allemand, sans rien perdre de sa couleur ni de sa profondeur, devenait français par la clarté.

C’est aux années qui suivirent immédiatement 1830 qu’il faut reporter les plus anciennes de ces petites pièces de vers charmantes qu’on a recueillies plus tard dans la Bohème galante, où l’odelette se marie au lied, et Ronsard