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les maîtres chanteurs

Après un court entr’acte, le rideau se relève sur remplacement où a lieu la fête. C’est au bord de la rivière dans laquelle Nuremberg mire ses toits pointus, ses tours et ses remparts, dans une vaste prairie qui s’étend sur la rive. De tous côtés arrivent les citadins, les paysans ; des bateaux pavoisés débarquent de joyeuses compagnies, les corporations s’avancent au son des trompettes de la ville, les apprentis tout enrubannés mêlent leur joie à ce gai tumulte, ils enlacent des jeunes filles alertes et dansent sur l’herbe une valse rustique ; mais une rumeur de la foule annonce l’arrivée des maîtres chanteurs. Le silence s’établit et les maîtres font majestueusement leur apparition. La charmante Eva est près de son père et tient à la main la couronne destinée au vainqueur.

Puis Hans Sachs paraît à son tour. À sa vue, un long frisson court parmi les assistants, la foule ne peut contenir sa joie : une immense acclamation accueille le favori du peuple et, dans une inspiration soudaine, toutes les voix