Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/268

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leurs mœurs, leurs perfectionnements et leurs dégénérescences.

Le caractère général de l’œuvre en était bien un peu altéré, mais elle restait plus vivante, plus curieuse, plus historique en quelque sorte. Tous les temps ont procédé de même, et il est rare que le plan conçu par le premier architecte d’un palais ou d’une église soit respecté. Ce n’est qu’aux époques de critique, où l’art devient de la curiosité qu’on s’avise de ses raffinements.

Le pavillon de Gabriel est en lui-même fort noble et fort beau avec son fronton grec, son portique tétrastyle d’ordre corinthien et son soubassement rustique à refends ; mais il nous plairait mieux dans un autre endroit par suite d’un sentiment d’antiquaire dont nous ne pouvons nous défendre, et que ne ressentaient pas les gens plus voisins du grand siècle. Ce pavillon dut être généralement préféré à l’ancien.

Le pavillon de gauche ne fut bâti que bien longtemps après, sous Louis XVIII, par l’architecte Dufour, sans doute pour les besoins de la symétrie, car la construction ne se poursuit pas du côté de la cour comme sur le plan de Gabriel.