Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/269

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Quels motifs déterminèrent à jeter bas, du temps de Louis XV, des bâtiments qui devaient être encore d’une solidité entière et dont l’aspect, à en croire les gravures de l’époque, a de la pompe et de la richesse ? Outre l’amour du changement et cette persuasion de faire mieux que la précédente qui est commune à toutes les générations, on peut supposer que la brique et la pierre, qui avaient suffi à Henri IV, à Louis XIII et à Louis XIV, semblaient alors des matériaux d’une rusticité peu digne de figurer dans le palais d’un souverain. Peut-être aussi ce mélange de rouge et de blanc, ce teint vermeil des façades devaient paraître trop robustement campagnard à ces yeux habitués aux nuages blancs de la poudre et au velouté bleuâtre du pastel.

Quant à la tourelle rose et blanche qui s’élève sur le toit, à l’angle gauche de la cour Royale, vous pouvez l’abattre en pensée ; elle ne troublait pas la ligne de perspective de sa saillie inopportune au temps du Roi-Soleil, ayant été bâtie par Louis-Philippe pour quelques besoins de communication intérieure.

La cour de Marbre, qui fait le fond de cette