Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/176

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Colombine.
Point.

Arlequin.
Colombine, un mot ! Non ! Demeurez. Point. De grâce !
J’ai là certain cadeau qu’il faut que je vous fasse.

Colombine.
Un cadeau ? Je m’arrête. — Est-ce une chaîne d’or ?
Une bague ? une montre ? Y suis-je ?

Arlequin.
Une bague ? une montre ? Y suis-je ? Pas encor.

Colombine.
Une pièce bien lourde en bonne argenterie ?
Un nœud de diamants ?

Arlequin.
Un nœud de diamants ? Fi ! ma galanterie
Ne s’en va pas donner dans ces luxes grossiers,
Bon pour les parvenus et pour les financiers !
Je me garderais bien d’humilier les femmes
Par l’insultant excès de ces présents infâmes ;
Car dans tous les pays, chez les plus gens de goût,
On dit qu’en ces régals c’est le choix qui fait tout.

Colombine.
Vous me faites languir ; dépêchez, voyons, qu’est-ce ?

Arlequin.
Regardez, s’il vous plaît, cette petite caisse.

Colombine.
Cette caisse ?

Arlequin.
Cette caisse ?Oui.

Colombine.
Cette caisse ? Oui. Grands dieux ! que vois-je ? une souris !
Certes, le don est rare et d’un merveilleux prix !

Arlequin.
Très-rare ; une souris plus blanche qu’une hermine,