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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/203

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Ose encore le redire,
Ou, malgré la maigreur dont tu fais embarras,
Je saurai te trouver assez de chair au bras
Pour te faire mal…
–––-–Elle le pince.

Pierrot.
Pour te faire mal… Aïe !

Colombine.
Pour te faire mal… Aïe ! Imbécile, maroufle,
Ta face existe assez pour un coup de pantoufle.
Tiens, bélître !
––Elle lui donne un soufflet avec sa mule.

Pierrot.––
Tiens, bélître ! Ouf !

Colombine.
Tiens, bélître ! Ouf ! Ma main, alerte à souffleter,
Ne négligera rien pour te ressusciter.
Ah ! gueux, tu ne veux pas revivre à mes caresse ?,
Et, mort, à l’étranger tu nourris des maîtresses !
Puisque de mes baisers tu ne fais aucun cas,
Que tu n’es pas sensible aux moyens délicats,
J’abandonne ton cœur, et vais sur ton épaule
Faire dialoguer ton cuir avec ma gaule.
–––––––––––––Elle le bat.
Ton dos est-il content de ce petit discours ? ––

Pierrot.
On m’échine ! on m’assomme ! à la garde ! au secours !

Colombine.
Quel cadavre douillet !
––Elle continue de le battre.

Pierrot.
Quel cadavre douillet ! Oh !