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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/210

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Car vous allez jouir de la vie éternelle !

Arlequin.
Je vais mieux : d’un regard de son œil attendri,
La belle Colombine aussitôt m’a guéri !…
Je descends…

Colombine, arrachant encore un bouton à Pierrot.
Je descends… Cher Pierrot !…

Pierrot.
Je descends… Cher Pierrot !… Encore un qu’elle coupe !

Arlequin, entrant en scène.
Ce tableau clocherait si je manquais au groupe.

Colombine.
Vous ne pouvez rester, Pierrot est de retour ;
Tâchez, l’espoir perdu, d’oublier votre amour…
Voyagez, retournez au pays bergamasque.

Arlequin.
Mon cœur se fend ! les pleurs ruissellent sous mon masque.

Pierrot.
Il ne partira pas ! je ne suis pas jaloux,
Ensemble nous vivrons dans l’accord le plus doux.

Le Docteur.
Grand Pierrot !

Arlequin.
Grand Pierrot ! Je serai vertueux.

Colombine.
Grand Pierrot ! Je serai vertueux. Et moi, sage.

Pierrot.
Un ami très souvent est commode en ménage,
Il me divertira lorsque je m’ennuierai,
Et sera le parrain des enfants que j’aurai.