Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/231

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Pourtant j’aurais voulu, — grande était ma folie, —
Célébrer par un chant cette sœur d’Italie
Que de Sardaigne en France a conduite un hymen.
Où chaque époux tendait un peuple avec sa main ;
Vous dire sa bonté, grâce, parfum et joie
Du palais lumineux où la fête flamboie…

Qu’entends-je ? suis-je encore dans le monde païen ?
Une flûte soupire, en mode lydien,
Un de ces airs que Pan enseigne au jeune pâtre.
Des acteurs, s’ajustant des masques de théâtre,
Se recordent les vers de leurs rôles, tout bas ;
Thalie, en se chaussant, prépare ses ébats.
L’Odéon de Pompéi, relevé de sa chute,
Représente « un Prologue » et « le Joueur de flûte. »

C’est une pièce antique et j’en connais l’auteur…
Un jeune Gallo-Grec en fut le traducteur
Un peu libre… Il s’égaye en sa verve profane ;
S’il estime Ménandre, il aime Aristophane ;
Mais un cœur attendri bat sous cette gaîté,
Son rire large et franc est plein d’honnêteté.


fin de la femme de diomède.