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Prologue d’Henriette Maréchal
Drame en trois actes de MM. Edmond et Jules de Goncourt
Récité par mademoiselle Ponsin sur le Théâtre-Français, le 5 décembre 1865



Bah ! tant pis, Mardi gras a lâché sa volière,
Et l’essaim envahit la maison de Molière,
Cent oiseaux de plumage et de jargon divers ;
Moi, je viens, empruntant aux Fâcheux ces deux vers,
Dire au public surpris : « Monsieur, ce sont des masques
Qui portent des crincrins et des tambours de basques. »
Des masques ? Vous voyez : un bal au grand complet !
Mais Molière, après tout, aimait fort le ballet.
Les matassins, les turcs et les égyptiennes
Se trémoussent gaîment dans ses pièces anciennes.
L’intermède y paraît vif, diapré, joyeux,
Au plaisir de l’esprit joignant celui des yeux.
Et pour les délicats c’est une fête encore
D’y voir en même temps Thalie et Terpsichore,
Ces Muses, toutes deux égales en douceurs,
Se tenant par les mains comme il sied à des sœurs.
Quand s’interrompt d’Argau la toux sempiternelle,