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croyant en saisir une nouvelle et va rouler dans l’abîme ! Les Wilis commencent alors une bacchanale joyeuse, dirigée par leur reine triomphante, lorsque l’une d’elles vient à découvrir Albert, et l’amène au milieu de leur cercle magique, encore tout étourdi de ce qu’il vient de voir.

SCÈNE XI

Les Wilis semblent s’applaudir de trouver une autre victime : leur troupe cruelle s’agite déjà autour de cette nouvelle proie ; mais au moment où Myrtha va toucher Albert de son sceptre enchanté, Giselle s’élance et retient le bras de la reine levé sur son amant.

SCÈNE XII

Fuis, dit Giselle à celui qu’elle aime, fuis, ou tu es mort, mort comme Hilarion, ajoute-t-elle en désignant le lac.

Albert reste un instant frappé de terreur à l’idée de partager le sort affreux du garde-chasse. Giselle profite de ce moment d’indécision pour s’emparer de la main d’Albert ; ils glissent tous deux par la force d’un pouvoir magique vers la croix de marbre ; elle lui indique ce signe sacré comme son égide, comme son seul salut !

La reine et toutes les Wilis le poursuivent jusqu’au tombeau ; mais Albert, toujours protégé par Giselle, arrive ainsi jusqu’à la croix, qu’il saisit ; et au moment où Myrtha va le toucher de son sceptre, la branche enchantée se brise entre les mains de la reine, qui arrête, ainsi que toutes les Wilis, frappées de surprise et d’épouvante.