ACTE SECOND
SCÈNE PREMIÈRE
Les compagnes de la Péri voltigent autour du palais d’Achmet. Elles versent avec des urnes d’or la rosée de la nuit sur les fleurs desséchées par la chaleur du jour. La Péri les encourage du geste, et, s’approchant de la fenêtre lumineuse, elle semble épier les actions d’Achmet. — Sans doute, il pense à moi ! Que ne suis-je une simple mortelle, une esclave ! je pourrais m’unir à lui ! — Une des compagnes de la Péri s’approche et lui donne le conseil de renoncer à cet amour qui la perdra et fera tomber de son front son diadème étoilé. — Viens, oublie Achmet ; remonte avec nous dans le ciel, d’où tu n’aurais jamais dû descendre. — Non, je l’aime, et je resterai. Maintenant, pour moi le ciel est sur la terre. — Mais il ne t’aime pas, lui ; ce qui le séduit en toi, c’est l’éclat de ta couronne, ce sont tes ailes, ta puissance ! Deviens une femme comme les autres, belle, mais obscure, et il n’aura