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faveur de l’une d’elles. Entre ces deux belles filles Yanko hésite ; tantôt il regarde Yamini, tantôt Vassilia ; son choix tombe enfin sur la dernière, au grand courroux de la reine des tsiganes. Yamini, outragée dans sa beauté et dans son amour, résout de se venger. Heureusement Vassilia a compris les projets de sa rivale, et, ne pouvant parler devant elle, feint de vouloir tirer les cartes à Yanko ; elle l’avertit ainsi, d’après les figures du jeu étalé en cercle, qu’une femme brune le trahit et qu’une femme blonde veut le sauver. Yamini se sert de son autorité pour écarter Vassilia. Yanko, mis en défiance, a repris ses armes et donné ordre à ses bandits de se tenir sur leur garde ; il leur commande même d’arrêter la reine des tsiganes. Ils vont la saisir, mais la terreur superstitieuse que leur inspirent les gestes cabalistiques d’Yamini leur fait lâcher prise, et la reine marche vers la porte d’un pas majestueux.

SCÈNE VI

Sur le seuil, Yamini rencontre un homme enveloppé d’un long manteau, à qui elle dit à l’oreille une phrase mystérieuse. L’homme entre silencieusement, et il est bientôt suivi de quelques autres également drapés de manteaux.

SCÈNE VII

Les bandits, dans leur joyeuse insouciance, se mettent à valser avec les tsiganes ; les nouveaux venus laissent tomber leurs manteaux et montrent leurs uniformes de pandours ;