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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/363

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Yanko dégaîne ainsi que ses bandits, et une lutte s’engage. Les paysans, les paysannes, les bohémiennes cherchent à paralyser les mouvements des pandours ; elles les retiennent et les enlacent de leurs écharpes. Yanko, protégé par Vassilia, parvient à s’échapper à travers le cliquetis des sabres et la fumée des coups de pistolet.

ACTE SECOND

LA PUSTA.
Le théâtre représente la Pusta. On nomme ainsi des plaines coupées de marais et de flaques d’eau qui s’étendent à perte de vue dans les contrées que traversent la Theiss et le bas Danube. Quelques cimes de vieux saules, quelques perches de puits, semblables à des antennes de navire, rompent seules l’uniformité horizontale du paysage. C’est là qu’errent les troupeaux et que campent les tsiganes.


SCÈNE PREMIÈRE

Les tsiganes, près de leurs chariots dételés, se livrent à diverses occupations. Les hommes forgent des clous et des fers de chevaux, les femmes font la cuisine, les enfants apprennent à faire des tours de souplesse, les jeunes filles travaillent leurs pas de danse ou vaquent à leur toilette. Vassilia arrive avec Yanko, dont la présence excite la curiosité des tsiganes, qui, sur la recommandation de leur compagne, lui donnent asile dans le camp, et, comme son costume le décèlerait, ou l’affuble des habits d’un musicien.