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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/65

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LE MARQUIS.

Il faut y prendre garde, c’est grave. Vois plutôt ce gros financier, il est bourré d’écus, de louis, de doublons et de quadruples que son gilet mordoré a toutes les peines du monde à contenir, il va éclater un de ces jours, il mourra d’or fondu.

LE DUC.

Il n’y avait que Célinde pour empêcher de pareils malheurs !

LE CHEVALIER.

Qu’allons-nous faire aujourd’hui ?

LE DUC.

Ma foi, je ne sais, mon cher ; je m’étais arrangé dans l’idée de passer ma soirée chez Célinde. Du diable si j’imagine rien !

LE COMMANDEUR.

Parbleu ! restons. Si Célinde ne veut pas y être, ce n’est pas notre faute. Nous sommes ici un peu chez nous, d’ailleurs.

LE DUC.

J’ai donné la maison.

LE COMMANDEUR.

Moi, l’ameublement.

LE MARQUIS.

Moi, la livrée et les équipages.

LE CHEVALIER.

Nous sommes ici en hôtel garni…

TOUS.

Par nous.

LE COMMANDEUR.

Restons-y.

LE CHEVALIER.

Voilà des cartes ; faisons un whist.

FLORINE.

Y pensez-vous, messieurs ? — Vous oubliez que vous n’êtes pas chez vous.