Dans ce lieu que mon cœur voudrait plein de merveilles,
Qu’un printemps négligé fait de fleurs déjà vieilles.
Des fleurs de ce matin !
J’ôte aux mains de Dickson la bêche et l’arrosoir ;
Un autre désormais prendra soin de la serre.
Pour mon Ève, il me faut un paradis sous verre.
Ce salon est affreux.
Ce salon tout doré ?
L’architecte est un sot et je le changerai ;
Il ne m’a pas compris ; c’est froid, vide, sans âme :
Un salon de banquier et non de jeune femme.
Monsieur est difficile.
J’aurais voulu pouvoir construire un nid charmant.
Ce luxe est sans esprit, ces tentures sont bêtes ;
Pourquoi les tapissiers ne sont-ils pas poëtes ?
Mon Dieu ! que ces rideaux font de stupides plis !
Il aurait fallu là des pétales de lis,
Et non ce lourd damas à vingt-cinq francs le mètre.
À la place indiquée, a t-on eu soin de mettre
Le piano d’Érard et les partitions ?
Oui.
Les livres sont-ils rangés sur les rayons ?