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I


La marquise de Champrosé est à sa toilette ; ses femmes l’accommodent. Le galant édifice de sa coiffure touche à sa fin. Des houppes de cygne s’échappe un nuage de poudre à la maréchale dont la marquise préserve ses yeux en tenant cachée sa charmante figure dans un cornet de maroquin vert-pomme, au grand désespoir de M. l’abbé, qui proteste contre cette éclipse.

Enfin l’opération est terminée ! Les cheveux blond cendré de la marquise, relevés, en hérisson sur le sommet de la tête, crêpés en neige sur chaque face, ont disparu sous cette poussière blanche qui s’allie si bien aux tons de pastel de sa peau. Un long repentir, faiblement bouclé, descend le long de son col et vient jouer sur sa poitrine un peu découverte.

Mme de Champrosé abaisse le fatal cornet, et son joli visage, frais comme une rose pompon, apparaît dans tout son éclat ; l’abbé ne se sent pas d’aise, il s’est levé brusquement de la duchesse où il était étendu et papillonne dans la chambre.

Dans sa joie, il heurte les meubles, renverse les porcelaines, gêne les femmes, fait japper le petit chien