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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/20

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çues une seule fois parmi les couples qui s’en vont le soir sous les tonnelles ; j’ai eu beau ouvrir mes cils d’argent et mes prunelles bleues, elles ne sont jamais sorties après leur mère couchée ; elles sont plus chastes que moi, que l’on appelle la chaste, je ne sais pas trop pourquoi, et qui ai prêté ma clarté à tant de scènes qui ne l’étaient guère.

LE BON DIEU.

Voilà qui est bien ; vous les épouserez ; ce sont deux âmes charmantes. Allons, mes Trônes, mes Principautés, mes Dominations, entonnez le Cantique des cantiques et réjouissez-vous, puisque voici deux créatures aussi vierges que Maria ma bien-aimée.

UNE VOIX.

Ah ! ah ! ah !

LE BON DIEU.

Quel est le drôle qui ose ricaner dans mon paradis d’une manière aussi insolente ?