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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/43

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MAGDALENA.

Perdue ! et pourquoi ? J’en ai bien fait d’autres, moi qui vous parle, et cependant me voilà ici ; elle se repentira après, et la confession la rendra plus blanche que neige.

SATANAS, sous la figure du fils du comte.

Mademoiselle, voici votre Missel qui était tombé à terre ; il est tout fripé et tout taché ; daignez accepter le mien. Laissez-moi celui-ci : j’ai un enlumineur fort habile qui réparera le dommage.

BLANCHEFLOR.

Monseigneur, vous êtes bien bon… (Elle ouvre le livre.) Ah ! mon Dieu ! qu’il est beau ! que ces figures sont bien peintes ! quelles couleurs éclatantes ! Le ciel n’a pas d’azur plus limpide que celui-ci. Comme cet or brille ! comme ces fleurons sont délicatement entrelacés ! que ces marges sont ornées avec goût ! C’est un livre très précieux. Voyons les images. (Elle feuillète le livre.) Quel est donc ce sujet ? je ne le connais pas. Un jeune homme et une jeune fille qui se promènent seuls dans un beau jardin en fleurs ; leurs yeux brillent d’un éclat extraordinaire, leurs lèvres s’épanouissent comme des roses.