Le jeune homme a un bras autour de la jeune fille ; on dirait qu’ils vont s’embrasser. C’est étrange, mais je n’ai jamais vu de pareilles vignettes dans un livre de messe. Comme ils ont l’air heureux !… Je suis toute troublée et il me vient des pensées qui ne m’étaient pas encore venues… Ah ! que vois-je encore ? un autre couple : la femme est à moitié nue, ses cheveux inondent ses blanches épaules, ses bras diaphanes sont noués au cou d’un beau cavalier ; les lèvres de la femme sont collées aux siennes ; elle a l’air de boire son haleine. Apparemment c’est la parabole de l’enfant prodigue quand il est chez les courtisanes. (Elle tourne encore quelques feuillets ; les images deviennent de plus en plus licencieuses.) Je me sens la figure tout en feu ; je ne voudrais pas voir et je regarde. Que tout cela est singulier !
Si cette vertu-là était seule dans une chambre, le premier vice un peu bien vêtu qui se présenterait en aurait bon marché. Sa gorge palpite comme une eau pendant l’orage, ses joues sont plus rouges que des cerises, ses yeux sont humides. Comme l’idée du plaisir agit sur ses jeunes têtes ! Ces trois