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Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/70

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queue et dont personne ne connaît ni le père ni la mère.

BLANCHEFLOR.

On jouit du haut de la colline d’un point de vue délicieux ; assise au penchant de la côte, j’aime à respirer la senteur des fèves et l’odeur du feuillage. Je regarde se coucher le soleil ; je donne un baiser à la nature ; la nature sourit si doucement aux yeux pendant les mois de la jeunesse et du printemps !


SATANAS, parlant tantôt à Alix, tantôt à Blancheflor.

La nature est en effet une chose fort agréable, et je vais indubitablement devenir un de ses plus assidus adorateurs. Au coucher du soleil sur la colline ; au lever de la lune dans le berceau de lilas. Mes divinités, une affaire de la plus haute importance exige que je vous quitte. Adieu, ma colombe aux yeux bleus ; adieu, ma gazelle aux yeux noirs ; adieu, mon idéal ; adieu, ma réalité ; adieu, mes infantes. Je baise vos petits pieds mignons et le bout de vos mains blanchettes. Serviteur. (Exit.)