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ait eu depuis Van-Dyck, est magnifique de composition et de couleur. Ophélia et Shakspeare en seraient contents.

S’il fut jamais un peintre selon le cœur des moralistes et des utilitaires, assurément c’est Hogarth. Chez lui, tout est voulu, tout a un plan, une intention, un but : il choisit un sujet, ou plutôt une série de sujets, et fait passer son idée par toutes les phases. Chaque détail est entendu, non dans le sens pittoresque, mais pour éclaircir et commenter l’action principale. — Eh bien ! avec beaucoup de talent, de science, d’observation, cela fait de la peinture abominable, bonne pour des quakers, des welleslyens, des méthodistes et des anabaptistes. — On y apprend tous les inconvénients des ménages mal assortis, de la mauvaise conduite, de l’ivrognerie et autres excellentes choses qui n’ont aucun rapport ni avec le dessin ni avec la couleur ; c’est de l’art, comme les quatrains de Pibrac sont de la poésie.

L’œuvre d’Hogarth, qui eut dans son temps une vogue immense, n’est cependant pas à dé-