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sous ses yeux l’effet général, l’ensemble et aussi les détails secondaires du tableau, lui-même prenait sur l’original les calques des personnages et de tous les détails principaux.

M. Z. Prévost arrivait d’ailleurs à cet immense travail, qui fera époque dans sa vie d’artiste, préparé par des succès nombreux et possédant l’infaillible certitude de talent nécessaire pour rendre les beautés d’un tel maître. La Corinne, d’après Gérard ; le saint Vincent de Paul, d’après Paul Delaroche ; quatre grandes planches mezzo-tinte des Moissonneurs, de la Madonna dell’ Arco, des Pêcheurs de l’Adriatique, de l’Improvisateur Napolitain, d’après Léopold Robert, toutes ces gravures si remarquables par la puissance de la couleur et de l’effet, montrent que M. Z. Prévost était un assez rude jouteur pour se mesurer avec Paul Véronèse.

Les dix années d’un labeur opiniâtre et assidu qu’il vient de consacrer à la glorification et à la propagation d’un chef-d’œuvre, l’honneur du génie humain, ne seront pas perdues pour sa gloire. Son travail est le plus vaste, le plus certain, le plus soigné, le plus complet qui ait jamais été mené à bout sur le magnifique tableau de Paul Véronèse ; c’est la première fois que les Noces de Cana passent de la