Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/106

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habille l’un en cuisinier et l’autre en cusinière, et il les habille très-joliment. Ainsi costumés, les deux enfans plument des pigeons qu’ils jettent dans une énorme marmite, préalablement remplie d’eau sous les yeux des spectateurs. Quand la cuison est censée opérée, on décaoche la marmite, et elle se trouve remplie de pigeons vivans qui s’envolent dans la salle. Le cuisinier et la cuisinière retournent ébahis à leur place, après avoir reçu chacun pour leurs peines un pigeon et des bonbons.

« Le tour capital, c’est celui qui termine ordinairement la représentation* Costumé en mandarin chinois ou même en empereur de Chine, le sorcier monte sur une table entièrement nue. On lui donne un châle qu’il lance en l’air, et qu’il foule aux pieds pour montrer qu’il ne renferme rien. De ce châle il s’enveloppe, et passant la main en-dessous, il en tire un bassin de cristal plein d’eau jusqu’au bord, et garni de poissons rouges. Ce tour, il le recommence deux (ois et toujours un nouveau bassin sort de dessous le châle, avec de nouveaux poissons rouges ; et comme le public pourrait supposer que le secret du magicien est renfermé dans la table, il vient sur le pont qui lui sert à communiquer avec les spectateurs et là encore il trouve sous le châle un bassin plein d’eau et de poissons rouges. Il fait plus encore, et à une quatrième expérience, ce ne sont plus des poissons rouges qu’il montre au public, mais bien une légion de poulets, de canards et de lapins blancs.

« Nous avons pris au hasard quelques-uns des tours de M. Philippe. Il est impossible de les raconter tous, mais nous ne pouvons passer sous silence les deux curieuses pièces mécaniques qu’il montre au public. L’une est un coffre en bois de palissandre qui s’ouvre et se ferme au commandement, et en autant de mou-