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Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/25

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RENIFLARD.

Et pourquoi ? Calmez l’ardeur qui vous enflamme : Un mot, un seul, va nous mettre d’accord ; Moi, je n’ai pas voulu blesser votre âme, Et vous avez blessé mon cor.

D. INIGO.

Allons, monsieur, finissons-en… À quoi nous battons-nous… À l’épée, qui est l’arme des gentilshommes ?

RENIFLARD.

Mais je ne vous en veux pas.

D. INIGO.

Ou au sabre, qui est l’arme des soldats ?

RENIFLARD.

Castillan, vous ne me comprenez pas… Je ne veux pas me battre… Vous m’avez marché sur le cor, ça m’a fait mal… mais je ne vous en veux pas… au contraire.

D. INIGO.

Cependant, si j’ai eu tort…

RENIFLARD.

Du tout… c’est moi qui suis dans mon tort… Je vous demande pardon de m’être laissé marcher sur le pied.

D. INIGO.

J’accepte vos excuses, jeune homme… mais n’oubliez jamais que les Espagnols sont tous braves comme le Cid et très-délicats sur le point d’honneur… Jamais vous ne courûtes un si grand danger qu’aujourd’hui, et vous pouvez dire que vous avez frisé votre trépas…




Scène VI.


RENIFLARD, seul.

A-t-on jamais vu un pareil animal ! Va donc, spadassin… Puisses-tu être embroché par un autre que