Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/30

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PABLO.

Oh ! très-sûr… Il a fait partie deux ans de la bande de José Maria… un bien brave homme, allez.

RENIFLARD.

Mais ce José Maria était un chef de brigands.

PABLO.

Oh ! c’est la jalousie de la police qui faisait courir ces bruits-là ; José était un homme généreux, brave, salant, charitable, plein d’honneur, et qui n’admettait dans sa société que des gens choisis.

RENIFLARD.

C’est égal, je n’aimerais pas à rencontrer mon domestique le soir, au tournant d’une rue… (Haut.) Aubergiste, fournissez-m’en un autre.

PABLO.

Comment, vous ne voulez pas de celui-là ?

RENIFLARD.

Non… j’en désire un… plus rassurant.

BENITO.

Pardon, seigneur, si je prends la parole… mais je ferai observer à votre seigneurie que me refuser ainsi, sans motif, est une injure !… Quelle raison avez-vous pour ne pas m’admettre à votre suite ?

RENIFLARD.

Au fait… (Haut.) C’est bien… Aubergiste, laissez-nous… (Pablo sort. À Benito.) Comment t’appelles-tu ?

BENITO.

Je ferai remarquer à votre seigneurie que je ne la tutoie pas.

RENIFLARD.

Mais…

BENITO.

Je n’aime point les familiarités.