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Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/94

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RENIFLARD.

Si fait, je te comprends trop bien… que je m’en vais bravement me poser devant ces canons de fusil, qui me canarderont, mais qui ne me tueront pas, sous le prétexte qu’ils ne seront chargés qu’à poudre.

ROSINE.

C’est cela…

RENIFLARD.

Eh bien ! ça ne me va pas… J’aime mieux un autre moyen…

ROSINE.

Il n’y a que cela pour vous sauver…

RENIFLARD.

Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! Mais êtes-vous bien sûre que les fusils ne seront pas chargés à balles ?

ROSINE.

J’en suis sûre ! D’ailleurs, vous le sentirez bien. Voyons, mon bon Désiré, voyons, rassurez-vous ! Suivez bien mes conseils ; jusqu’à présent, vous vous en êtes bien trouvé, n’est-ce pas ?

RENIFLARD.

Oui, oui ; mais ces satanés fusils me trottent par la tête.

ROSINE.

Ne cherchez pas à vouloir pallier votre crime !

RENIFLARD.

Mon crime ?

ROSINE.

Oui… N’essayez pas de vouloir paraître innocent… cela pourrait attendrir vos juges…

RENIFLARD.

Eh bien ! ça m’irait beaucoup de les attendrir.

ROSINE.

Du tout ! Parce qu’au lieu de vous condamner à mort, ils vous enverraient en prison ou aux galères,